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Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
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dimanche 29 janvier 2017

Brisby et le secret de NIMH ( long métrage animation 1982)

Voilà un dessin animé que j'avais vu à sa sortie, en 1982 ou 83, que j'avais beaucoup aimé, et que j'ai eu la joie de revoir, pour sa ressortie ces jours ci au cinéma, 35 ans plus tard.

Alors j'ai conscience que c'est un dessin animé assez oublié, d'autant qu'il n'est pas le plus connu de son réalisateur, lequel est souvent confondu avec Disney. Combo!

C'est vrai qu'il y a une ressemblance graphique avec les Disney de la même époque, mais je vous arrête de suite,  Don Bluth est souvent plus sombre que Disney, sous ses dehors mignons.

cadeau, merci topito. Mais même Anastasia est plus sombre que la plupart des Disney, oui même que les 101 dalmatiens ou Bernard et Bianca.
Don Bluth pour vous situer, a réalisé Fievel et le nouveau monde ( une mignonne histoire de souris qui parle de Raciste et d'émigration) Le petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles ( une mignonne histoire de dinosaures qui parle d'extinction de masse), Anastasia - son plus gros carton ( qui parle logiquement de la révolution russe et de l'assassinat du tsar et de sa famille), Titan AE ( pas vu, mais le sous-titre est " survivrez vous à la fin du monde"), et donc Brisby et le secret de NIMH, son premier long métrage.

et même l'affiche de Brisby jouait sur cette confusion possible..


Une mignonne histoire d'une mignonne souris des champs. Veuve. Avec 4 souriceaux remuants sur les pattes. Dont un gravement malade. Et son terrier, dans un parpaing au milieu du champ est menacé de destruction par le fermier ( qui n'est pas spécialement méchant, il ignore seulement ce qui se passe chez les petits animaux qui vivent dans son champ).

Donc une souris qui a de gros gros gros problèmes: il faudrait déménager au plus vite mais il fait encore froid et Tim, le malade ne doit pas sortir avant deux semaines. Or le labour va commencer sous peu. Elle va donc devoir trouver de l'aide. Et,pour celà, affronter des dangers terribles pour une souris: le chat du fermier en premier lieu, qui rend toute sortie périlleuse, aller demander conseil au sage de la forêt, le hibou, et que mangent les hiboux? Bingo!

Des problèmes, oui, mais de souris ( et ça c'est un des gros plus, l'anthropomorphisme n'est pas constant: elles courent à 4 pattes, grimpent, utilisent leurs dents pour ronger des fils.. bref ont un minimum de comportement de souris)

Mais Mme Brisby a la chance que feu son mari ait mené une "double vie" et rendu pas mal de services aux habitants de la forêt et de la campagne.
Et en particulier à la colonie de rats qui s'est établie sous le rosier dans la cour de la ferme. Le hibou va donc l'envoyer les voir. Et ce qu'elle découvre dépasse toute attente: les rats sont d'anciens rats de laboratoire que des expériences ont rendus intelligents et aptes à lire, et à se cultiver. C'est une véritable société quasiment humaine qu'ils ont développée ( avec, hélas, ses travers, notamment le goût du pouvoir, de la chicane, de la politique et des assassinats qui vont avec). Eux vont pouvoir l'aider, vu qu'ils ont appris à détourner l'électricité des humains pour leur propre profit.

par contre très logiquement, les rats sont beaucoup plus grands que les souris. Mais Justin est un rat sympa et facétieux, ce qui n'est pas le cas de tous.

Donc.. une touche de SF au passage qui fait classer le film en "fiction spéculative". Et la science a rattrapé la fiction, puisque les aptitudes d'apprentissage des rats ne sont plus à démontrer et peuvent même être artificiellement développées avec des médicaments. Donc le jour où les rats sauront lire, on a du souci à se faire les amis.
Par contre les corbeaux sont supposés intelligents, mais le corbeau du film, lui est probablement le moins malin de son espèce. Pas de chance!
Jérémie le corbeau dans toute sa splendeur

Après, le film s'égare un peu ( mais à 5 ou 6 ans je ne le voyais pas), lorsqu'il s'éloigne de son côté SF pour donner dans la fantasy . Nicodemus le vieux chef des rats a tout d'un Gandalf, et le mystérieux pendentif qu'il donne à Mme Brisby est plus un artefact magique sorti de nulle part que quelque chose de scientifique.

you shall not pass! ( enfin, ça collerait bien)
Apparemment tout ce côté magique n'existait pas dans le roman d'origine - que je vous avoue j'ai bien envie de lire, il n'a pas été traduit, mais en littérature jeunesse, mes compétences en anglais devraient êtres suffisantes.
Du coup, c'est un peu boîteux: si la science peut expliquer pourquoi les rats sont si malins, autant rester sur cette ligne, et ne pas rajouter de magie. Si on veut partir sur de la fantasy, avec magie et tout le toutim, plus besoin d'expliquer quoi que ce soit, il suffit de dire "TGCM!" ( ta gueule, c'est magique!) et tout le monde aura compris. C'est la limite du film, qui n'a pas trop su choisir entre la voie SF et la voie fantasy. Je pense qu'il a pris cette orientation parce que la fantasy avait alors le vent en poupe ( Dark Crystal date de la même époque à quelques mois près, le jeux de rôle "donjons et dragons" cartonnait depuis quelques années..). Et au final, il s'en dégage plus une ambiance fantasy.

Mais de fait, le passage le plus intéressant, qui est bien sûr la société des rats et leur développement, et la nécessité qu'il y ait réconciliation entre eux ( les "citadins" mal vus par les autres animaux) et les habitants de la campagne qui devrait être le sujet central, puisque tiré d'une série de 3 tomes titrés " les rats de NIMH", passe au second plan face au problème de la souris Brisby. Et c'est dommage. Autre bonne raison de chercher le roman.

Graphiquement on est dans les standards de l'époque, et c'est même bien agréable de revoir de l'animation classique avec cellulos peints. Et autre avantage sur Disney, il n'y a qu'une chanson, intégrée dans la bande son, et pas chantée par les personnages comme ça sans raison, ce que je déteste le plus et qui m'a définitivement vaccinée de Disney. Malheureusement, ce défaut s'est retrouvé dans Anastasia, grmph. Ca et le personnage mascotte très énervant ( la chauve-souris de Raspoutine) re grmph.

Mais du coup, à vous conseiller un film de Bluth, ce serait celui là ou Fievel, l'un dans la veine magique, l'autre plus réaliste même sil y a toujours des souris qui parlent.

et toute cette aventure épique à hauteur de souris de haut se passe intégralement - sauf la forêt du hibou - dans ce décor. C'est d'ailleurs étrange que le fermier ait laissé d'énormes cailloux dans son champ, à la base.
Pour comparer, à l'époque, Disney avait essayé aussi de sortir de ses sentiers battus et rebattus, avec Taram et le chaudron Magique ( 1985) que j'avais beaucoup aimé . Taram a fait un four, et j'ai compris en le revoyant: déjà ce n'était pas ce que les gens attendaient de Disney - alors que Bluth , quasi inconnu, avait les mains libres pour faire quelque chose d'emblée un peu sombre. Mais plus de 30 ans après, force est de constater qu'au delà de ses images inattendues de squelettes sortant d'un chaudron, Taram était très creux et n'allait vraiment pas au bout de son projet, comme si quelqu'un en cours de route avait décidé " c'est trop sombre, faut vite se débarrasser des monstres" tandis que Brisby a bien vieilli justement parce que sous des dehors mignons, il aborde des thèmes ouvertement sombres ( le veuvage, la mort, la maladie, les tests sur animaux) et ne recule pas à mi chemin, effrayé de déplaire à son public

oui, c'est un dessin animé jeunesse. Sachez le, il y a peu de moments vraiment violents, mais on ne cache pas non plus les tests sur animaux.

Et donc, oui, il reste dans mon top 5 de longs métrages d'animation.

Maintenant cher cinéma, j'aimerais revoir la Dernière licorne ( qui date de la même année, tiens, jolie année pour l'animation) c'est possible ou pas?

edit: j'ai dit une bêtise! Le tome 1 du roman au moins a été traduit. Par contre il y a toutes les chances qu'il soit introuvable
edit 2: une suite au dessin animé a été faite, sortie uniquement en vidéo mais franchement le graphisme ne m'inspire pas, un peu trop standard à mon goût, et ça augure de quelque chose de trop peu sombre pour moi. Ce n'est pas Don Bluth qui l'a réalisé d'ailleurs, donc il y a de grande chances qu'il y manque cette dimension là.
edit 3: les musiques sont de Jerry Goldsmith, mais la seule et unique chanson  est chantée par Paul Williams en VO. Je ne le savais pas, l'ayant revu en VF, donc avec chanson traduite aussi, mais j'ai repéré le nom sur le générique et après vérification, il s'agit bien du même Paul Williams dont je parlais ici avec sa voix si particulière, reconnaissable entre toute. Sympa, un de mes dessins animés et un de mes films favoris ont un point commun que j'ignorais.

dimanche 15 janvier 2017

La perle de l'empereur - Robert Van Gulik

On commence l'année tranquillement, hors challenges, en toute liberté...

Comme j'avais bien aimé le premier tome que j'ai lu de cette série.. hé bien la même copine m'en a offert un autre en fin d'année, Merci à toi qui te reconnaîtra :)

Donc retour l'été dernier, j'ai découvert cette série pour le moins étrange, des enquêtes policières inspirées  d'un authentique juge chinois du VII° siècle, et de récits policiers du même pays de différentes époques, rédigées par en anglais par un auteur néerlandais - hyperpolyglotte - fin connaisseur de la culture asiatique en général et donc, chinoise en particulier.

Et ce n'est pas la seule bizarrerie: la parution chez 10/18est une joyeuse pagaille donc La perle est, en terme de numérotation le 3° de la série, mais en terme de chronologie dans les aventures du juge Ti, le 7° ou le 8° ( selon que l'on compte ou pas un recueil de nouvelles)


La perle se passe peu après Le squelette sous cloche ( il y a , chronologiquement, le pavillon rouge, entre les deux, donc je sais quel tome me procurer pour faire le lien).

Et comme dans le précédent,  le juge Ti, magistrat de la ville (imaginaire) de Pou Yang, au centre de la Chine, vers 663 de notre ère, se trouve aux prises avec une mystérieuse affaire: lors d'une fête populaire présentant une course de bateau, un timbalier, qui donnait le rythme aux rameurs est mort d'une crise cardiaque, qui se révèle rapidement être un empoisonnement.
Trois "témoins" semblent s'être donné le mot pour dire tout le bien de feu Monsieur Tong, tandis que le reste de la ville semblait plutôt le considéré comme une crapule, un demi-voleur qui trempait dans des affaires louches, et particulièrement dans du trafic d'objets d'art. Crime crapuleux parce qu'il y avait beaucoup d'argent misé sur la course bateau, ou règlement de compte entre trafiquants d'arts?
L'affaire semble suivre cette deuxième voie lorsque Madame ambre, femme d'un amateur d'art et ancienne esclave de la famille Tong est assassiné alors qu'elle allait récupérer, en toute discrétion pour le compte de son mari "la Perle de l'empereur" bijou inestimable dérobé quelque cent ans plus tôt dans la maison impériale. en toute discrétion, et pour cause, le recel d'objet volé est déjà sévèrement puni, le recel d'objet volé à l'empereur est passible d'une mort lente et douloureuse...
Ou bien est-ce encore autre chose?

On a comme précédemment, 3 enquêtes ( le timbalier mort, l'esclave assassinée, la perle volée) qui s'entremêlent, avec comme point commun le trafic d'objets d'art.

Et cette fois encore j'ai bien aimé. Ce n'est peut-être pas la lecture de l'année, mais j'ai bien aimé.Avec en plus une touche d'humour via la très drôle Mademoiselle violette, décrite par le colossal chef de la guilde des mendiants, comme une femme douce, délicate, attachée aux bonnes manières car elle a vécu et travaillé à la cour impériale. ce qui est tout à fait exact, pour cette dernière mention: elle y était responsable d'animer des banquets par des spectacles de lutte féminine - en très petite tenue- en tant que cheffe d'une troupe de lutteuses originaires de Mongolie, Mademoiselle violette est tout sauf douce et délicate. C'est une géante à la langue bien pendue, aux réflexes aiguisés, douée au lancer de couteaux, et capable de rosser à elle seule 3 bandits qui tentent d'enlever une femme sous ses fenêtres. Sous ses dehors rugueux, Mademoiselle Violette déteste l'injustice et la violence, en particulier lorsqu'elle est gratuitement dirigée vers les femmes. J'espère bien la revoir dans les prochain tomes, les autres personnages féminins étant jusque là plutôt discrets ( des femmes de notables) ou des prostituées noyées dans la masse. Violette sort du lot et ça fait plaisir.

Une série donc que je vais peu à peu continuer ( ce n'est pas un message subliminal à la personne qui me les a offerts, hein, ne te méprends pas, j'ai je ne sais combien de centaines de livres à lire sur mes étagères, et encore dans des cartons, sans compter les ebooks)

mercredi 11 janvier 2017

Et puis, et puis encore?

Qui reconnaîtra l'allusion?

Je l'avais dit, j'ai comme des envies de voyage, et Denis du blog Bonheur de lire aussi. Donc sans être un "vrai challenge" littéraire ou autre, j'en suis quand même.. attendez moi, les amis, je finis ma valise!


Nicolas bouvier ( oui c'est écrit petit), autre écrivain grand voyageur

Il nous propose donc de voyager, et met de plus sa thématique sous les bons auspices de Charles Baudelaire et de son invitation au voyage. Mais je l'ai dit il y a quelques jours, Charles Baudelaire, c'est mon coup de foudre littéraire absolu et jamais démenti. Denis, désolée, mais là je suis plus qu'obligée de te suivre...

Avec cependant, une petite préférence pour "le voyage" sur la même thématique ( désolée, mais pour moi, la mise en musique de "l'invitation au voyage" m'a gâché ce texte. Oui même si c'est Léo Ferré, juste parce que la musique ne correspond pas du tout à mon ressenti du texte.

"Le voyage" est donc un très long poème dont voici la première partie. (notez la V° partie, j'en ai quasiment fait ma devise)

Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !



Charles, cher Charles, un bon siècle et demi nous sépare,  mais j'ai l'impression que tu parles de moi là, ou bien à moi.. et très souvent dans tes textes.
Souvenir de lycée: la plupart des élèves qui s'intéressaient à la poésie, autrement ils étaient peu même en première et terminale littéraire, n'avaient pas d'affinité avec Baudelaire, et adulaient Rimbaud. Je n'ai jamais accroché aux textes de Rimbaud.. il faudra que j'essaye un peu plus, pour voir ce que ça donne quelques années après.. mais voilà, je n'ai jamais eu cette sensation que Rimbaud s'adressait spécialement à moi.Oui je sais, c'est limite orgueilleux d'écrire ça, mais un auteur me parle et l'autre pas, et quasiment au sens le plus littéral du terme.

Coïncidence? le 31 août se sera les 150 ans de sa mort. Donc l'année sera celle du voyage et aussi de Charles Baudelaire.

Pour la littérature " de voyage" ou évoquant le voyage, j'ai déjà quelques idées, pour des sujets directement " souvenirs de voyage" aussi .. alors, on part?