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mercredi 5 octobre 2016

Mondwest (film 1973)

Un peu de SF au milieu du mois fantastique.

Voila un film qui attendait depuis longtemps que je me décide à le voir. Un film culte et pourtant très peu connu signé Michael Crichton (oui LE Michael Crichton, celui de Jurassic Park ou de la série Urgences)

Il faut dire que 1973 est aussi l'année de sortie du monument absolu de la SF dystopique, j'ai nommé Soleil Vert, difficile de se faire une place au soleil à côté de celui-ci.

Et pourtant Mondwest a des qualités. Si le monde de soleil Vert est angoissant, étouffant et désespérant, celui de Mondwest n'est pas reluisant non plus.
hop, bande annonce:

Dans un futur proche ( mais qui fleure bon les années 70 dans son esthétique, papiers à fleurs, moustaches, pattes d'eph' et cheveux en choucroutes. Marrant, ce qui état le summum de la modernité se démode vite et donne un côté suranné pas assez drôle) la frange des richissimes oisifs va passer des vacances dans l'ultra moderne parc d'attraction Delos, qui propose pour ceux qui peuvent de permettre de débourser 1000 dollars à la journée, de passer du temps dans une reconstitution de 3 époques au choix: la Rome impériale, le Moyen-âge européen ou le Far West de 1880. des riches qui payent donc pour aller vivre "comme à l'époque" dans les moindres détail, inconfort compris.
après malgré tout une arrivé en avion ultra luxueux
Tous les clients, ou plutôt les hôtes sont unanimes: c'est gé-nial. On y va pour se délurer dans des orgies plus vraies que nature, se battre à l'épée ou découvrir les plaisirs d'une gueule de bois au bourbon après une baston de saloon ou un troussage de jupon.

Sans que ça ne porte à conséquence, ici pas d'infidélité ou d'état d'âme à avoir, les figurant(e)s des lieux sont des robots extrêmement perfectionnés, conçus pour divertir les hôtes, quelles que soient leurs exigences, le tout contrôlé à distance par un central informatique qui adapte en permanence à distance les réactions des robots à la demande des hôtes: que l'un d'eux veuille se mettre dans la peau d'un sheriff ou d'un roi, ou encore torturer une victime ou trousser une fille de saloon c'est possible.  On peut chasser du gibier (presque) humain sans se sentir criminel.
c'est surtout le far west qui est présent dans le film, mais on entrevoit les autres via un couple, dont madame se délure à Rome et tandis que monsieur lutine les servantes du chateau.

Le défilé de touristes satisfaits au début fait d'ailleurs froid dans le dos: " j'ai tué 6 personnes ce Week-End. Enfin, rassurez-vous ce n'était pas des vrais gens. Enfin, je crois. Difficile à dire , ils sont tellement réalistes, mais je suis sûr que c'était des faux"
Car oui on peut "tuer" les robots, qui sont créés pour saigner et simuler la mort, ils seront ramassés la nuit suivante et amenés au centre de réparation pour être remis en condition pour le jour suivant, tout simplement. Et pas de danger de risquer de tuer par mégarde un autre visiteur, même s'il y a méprise, les armes sont dotées de capteurs afin de ne pas s'activer si on vise un humain par erreur.

Arrivent donc Peter, l'habitué, qui veut initier John son copain hésitant à la vie du Far-West dans la section Mondwest en vo Westworld. Après quelques péripéties impliquant notamment un duel avec un hors -la-loi robot et une soirée en compagnie d'une prostituée mécanisée, John est conquis par ces vacances si dépaysantes.
Et le lendemain, rebelote, retour du hors la loi qui se fait à nouveau descendre, bagarre de saloon et murge au bourbon.

Pendant ce temps, des dysfonctionnements se produisent, de petits dysfonctionnements. L'équipe technique a bien sur alerté la direction de la nécessité d'une maintenance globale: les robots tombent en panne ou deviennent incontrôlables, même après révision. Une sorte de "maladie infectieuse (on ne parle pas encore de virus informatique) qui s'étend de plus en plus et seule une fermeture du parc le temps de comprendre le problème est nécessaire. Mais non, la direction refuse: trop d'argent en jeu, trop de manque à gagner.
autant dire que les choses vont dégénérer et s'amplifier très trèèèès vite.

Le hors-la-loi belliqueux qui vient d'être amélioré pour détecter les humains par vision infrarouge ne va pas lâcher Peter et John d'une semelle, car, devenu impossible à stopper tant que la batterie est chargée,  il obéit à son premier programme: chasser son ennemi et lui tirer dessus. Peter et John vont-ils s'en sortir?

Comment dire, j'ai bien aimé plusieurs choses: l'idée déjà, d'un parc d'attraction dont la raison d'être est de satisfaire les instincts les moins glorieux de l'humanité: le vol, le meurtre, la torture, les partouzes, l'humiliation... le tout sous l'oeil complaisant d'une organisation cynique, qui ne pense qu'à amasser un maximum de thunes que les riches oisifs ne savent plus comment dépenser.
Cependant, et c'est là la première frustration, le film est court ( 1h25 à tout casser) et donc dispose de peu de temps pour creuser les personnages. Seuls John et Peter sont vraiment nommés (plus quelques autres au tout début, qu'on ne reverra pas), et leurs caractères ne sont pas des plus fouillés. Les mécaniciens sont de simples figures de mécaniciens. Difficile donc de vraiment prendre parti pour les humains coincés dans une situations où ils se sont mis volontairement et en payant très cher.
L'autre problème, c'est qu'il est également difficile de prendre parti pour les robots . Leur " révolte" n'est pas celle d'entité devenues pensantes qui auraient volontairement décidé de se foutre des 3 lois d'Asimov, mais simplement le résultat d'un virus informatique. Ils restent des machines qui obéissent à leur programme sans restriction. Il y avait pourtant le début d'une idée, lorsqu'une femme robot , prévue pour se laisser séduire, refuse les avance d'un hôte et le gifle avant de partir. Il aurait suffit d'évoquer peut être la possibilité non d'une révolte personnelle, mais d'une révolte du programme qui gère collectivement les androïdes ( et finit donc volontairement par piéger les techniciens dans leur salle de contrôle-bunker aux portes activées par l'informatique. Ils sont bien piégés, mais ça semble plus une conséquence d'un virus aveugle que d'une action consciente.). Les scientifiques avouent ne pas savoir exactement comment fonctionnent leurs robots, car ils sont fabriqués par d'autres machines. Une piste pareille.. et pas vraiment d'exploitation, ça fait mal!

A côté les scènes d'action , beuveries et baston sont un peu longues, et c'est dommage que 5 minutes d'action n'aient pas été sacrifiées au développement de cette histoire de virus.

Donc des humains trop peu fouillés, et des machines qui restent des machines. Il y avait tant de pistes à développer qui ne sont qu'évoquées ou suggérées. Le film ne va pas jusqu'au bout de son sujet et c'est bien dommage. C'est ce qui fait la différence entre un bon film, distrayant, parfois humoristique ( les réapparitions façon cartoon du hors-la-loi, la manière dont il se fait dézinguer quasiment avant d'avoir eu le temps de parler,  l'évasion de prison digne des Dalton, l'utilisation comique de la musique...), et un très bon film.

Il lui manque la dimension angoissante dans laquelle s'immerger et une fin marquante, choses que Soleil Vert maîtrise complètement et qui le rend inoubliable malgré son esthétique datée. Mondwest a un peu loupé le coche au niveau de la thématique de l'intelligence artificielle. Mais il a ouvert des pistes.

Je pense sérieusement que le Terminator (et le T-1000de Terminator 2) doivent énormément au hors-la-loi impassible (mention spéciale à Yul Brynner, d'une raideur et d'une inexpressivité toute robotique dans un rôle quasi muet qui fait une référence directe aux sept Mercenaires)

Moins de 10 ans plus tard, et ça sera Blade Runner qui mettra les deux pieds dans les interrogations métaphysiques et donnera le goût de la liberté a ses robots-esclaves.

1991 pour le manga (et 1995 pour l'animé) et c'est Ghost in the Shell, qui mêle robots, cyborgs et humains. Bien sûr, il est plus facile dans un dessin animé d'aller au bout de ses thématiques quand dans un film  bloqué par des limites techniques (en tout cas à l'époque)

2012,  Real Humans. Plus besoin d 'aller dans un parc pour côtoyer des androïdes, ils font partie de la famille.

Donc des oeuvres qui vont de plus en plus loin dans la thématique de la vie en compagnie des robots, et de ce que ça peut impliquer. Et c'est cette dimension sociale et tout ce qu'elle sous-entend qui manque un peu à Mondwest, ou robots et humains ne font que se croiser le temps de quelques jours de vacances qui ne portent pas à conséquence, enfin, avant le gros bug narré par le film.

Et c'est par pur hasard en cherchant les dates de productions et autres renseignements techniques pour mon sujet que je viens de voir qu'une série TV,  Westworld comme le titre original du film,  vient à peine de commencer aux USA il y a 4 jours.
Je suis plus que curieuse, car j'ai pensé que le sujet aurait mérité quelques bonnes minutes de plus afin de mieux creuser son sujet, ou d'une mini-série (peut être pas très longue, mais un format 6 épisodes par exemple, c'est souvent un bon compromis pour développer, sans tomber dans les redites)
Mondwest le film, c'était Yul brynner et James Brolin en têtes d'affiche. Westworld la série ce sera Anthony Hopkins ( créateur des robots ) et Ed harris ( habitué des westerns , en cow boy hors de contrôle). Ouaip, rien que ça. Avec la promesse de creuser la thématique intelligence artificielle
Autant dire que je l'attends avec beaucoup d'impatience.

Tiens, en parlant de ça,  je viens de me rendre compte, les 2 têtes d'affiche des 2 films de SF de 1973, à ma droite Charlton Heston dans Soleil Vert, à ma gauche Yul Brynner dans Mondwest, sont également les principaux acteurs des Dix Commandements de 1956.

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