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Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
Bonne lecture

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lundi 25 mars 2013

La contrebasse - Patrick Süskind

Et voilà, comme promis, pour compléter "le Pigeon" et ne pas rester sur ma faim, un autre court texte du même auteur, en fait un monologue de théâtre qui a connu pas mal de succès ,  en particulier la version avec le regretté Jacques Villeret. Je ne sais pas si elle a été filmée, mais, on peut en tout cas trouver de ci- de là des extraits de la pièces, avec d'autres interprètes.
Car lire une pièce de théâtre, c'est bien, mais la voir, c'est toujours mieux, et je pense que ça doit être le cas pour la Contrebasse. Car à la lecture, le texte est assez dur à classer: humoristique, mais pas le genre d'humour où on rit à gorge déployée. Dramatique? oui, aussi, mais sans être franchement déprimante. J'ai l'impression que c'est le genre de texte qui repose énormément sur l'interprétation et la mise en scène.
Car le sujet, au fond, est ultra simple: un contrebassiste vante les mérites de son instrument, avant de partir au concert qu'il doit donner le soir-même. De façon totalement à la fois juste - car il est vrai que l'harmonie d'un orchestre repose largement sur les basses, et sans basses solides, le tout part vite à vau-l'au - mais de façon malgré tout exagérée: la contrebasse est l'instrument le plus grave, le plus beau, le plus essentiel, le plus grandiose, etc...
Mais comme notre musicien fait son discours en buvant bière sur bière, le panégyrique dérive vite au dénigrement: impossible de jouer vraiment juste tant l'insturment  est délicat , puis il  est trop encombrant, sa forme est ridicule, c'est un vrai meuble etc... au fil des pages ( et des gorgées de bière), l'instrumentiste qui se gargarisait se révèle en fait un type quelconque, frustré de n'être que 3° contrebassiste, qui s'enferre dans une vie qui ne le satisfait pas, mais ne cherche pas vraiment à en changer non plus, car il manque d'envergure, et le sait.. et ça le mine. Je suis sure que la résolution qu'il prend  la fin de la pièce ne sera pas mise en pratique.

Pourtant ça reste assez drôle à lire  même si les gags visuels sur l'instrument encombrant qui donne l'impression d'être partout à la fois, ou sonores sur le bruit de la rue doivent donner leur pleine mesure sur scène, les portraits pleins de mauvaise foi que fait l'instrumentiste sur ses collègues de l'orchestre, sur les compositeurs qui se désintéressent totalement du plus majestueux instrument de l'orchestre,  sur la  chanteuse qui lui a tapé dans l'oeil - une femme cruelle, qui ignore totalement ses sentiments et le méprise... sauf qu'il ne lui a même jamais adressé la parole, évidement... font mouche. Ou alors c'est sur moi que ça marche, en tant que musicienne amatrice car le domaine ne m'est pas totalement inconnu, je ne sais pas. si un non musicien ou non mélomane l'appréciera de la même façon.

Mais, pour conclure, puisque la pièce cite plusieurs morceaux d'orchestre, et s'ouvre sur celui là:
La symphonie n°2  en ré majeur de Brahms où en effet, les premières notes sont jouées par les cordes, et les contrebasses s'entendent bien... 

Je cumule donc: pièce d'un auteur allemand qui parle de compositeurs allemands également, puisqu'il est aussi question du prélude de la Walkyrie de Wagner, et du quintette "la truite" de Schubert
Ho et puis soyons fous:
Forellenquintett, que je préfère à la version Lieder, le Tube de la première moitié du XIX° siècle ( mais j'aime bien la version transposée au piano quelques années plus tard par Liszt...)
Et die Walküre... en effet, il y a plein de cordes en tout sens ( et en effet, la comparaison aux dents de la mer n'est pas si tirée par les cheveux,...) et haaaa un bel orchestre Wagnérien, avec trois bassons!

allez, juste pour finir en beauté, connaissez-vous l'octobasse, non?
la plus grosse contrebasse du monde ( plus de 3, 40 m de haut) crée à la demande de Berlioz. CA, oui, c'est un meuble!

idée 17: un instrument de musique

lundi 18 mars 2013

Le Pigeon - Patrick Süskind

Voilà une nouvelle que j'avais lu il y a.... ha oui, au moins, et je trouvais que challenge allemagne + challenge nouvelles, c'était l'occasion où jamais d'une relecture.

Jonathan Noël, quinquagénaire sans histoire, mène une vie des plus tranquilles, entre son métier de vigile dans une banque et sa modeste chambre en soupente. On comprend vite cependant que cet homme en apparence banal ne tourne pas très rond: une jeunesse mouvementée, pendant la seconde guerre mondiale, un mariage raté, la guerre d'Indochine.. toutes choses qui l'ont rendu plus que méfiant à l'égard de ses semblables. La rencontre d'un pigeon sur son palier , un beau matin, va mettre ses nerfs à rude épreuve et révéler au lecteur sa paranoïa: il en veut à  la concierge, à qui il faut bien dire que le couloir a été sali, et dont il imagine qu'elle l'espionne, lui, particulièrement; Il s'en veut, tout occupé de son problème de pigeon, d'avoir loupé l'arrivée de son patron, pour la première fois depuis 30 ans, et s'imagine déjà renvoyé, à la rue, clochard. Il en veut au clochard de son apparente insouciance. Il en veut à la couturière du coin de la rue d'avoir trop de travail et de ne pas pouvoir réparer son pantalon en 10 minutes... Bref, un pigeon sur le palier, et de fil en aiguille, le héros qui travaille un peu trop du chapeau, terrorisé par cette intrusion qui perturbe son train-train ( plus que par l'animal lui même), se voit déjà contraint de démanger, d'aller vivre à l'hôtel, de vendre ses maigres possessions.. jusqu'à envisager le suicide.

Une nouvelle étrange, sur un homme un peu trop imaginatif, en proie a une peur irraisonnée, où on retrouve l'ironie qui était déjà la caractéristique du Parfum. Cependant j'ai préféré le parfum, j'avais trouvé , déjà lors de la première lecture, l'auteur plus à l'aise dans un récit plus long. Dommage, il n'a pas écrit d'autre roman "long", surtout des nouvelles. Cependant l'incursion dans le cerveau un peu dérangé du héros et les conclusions logiques mais tellement improbables qui découlent de ses idées auxquelles, pour la première fois, il laisse libre cours, n'est pas inintéressante. Juste.. en fait, ce n'est pas la nouvelle en elle même qui est frustrante par sa longueur, c'est le fait qu'elle soit publiée seule, je pense, qui me pose un problème. Ca donne un livre tout petit, tout fin si bien qu'on arrive très vite à la dernière page.
Donc pour compléter et en pas rester sur une frustration, je rajouterai prochainement à mes relectures "la contrebasse" du même auteur, lui aussi édité dans le même format .
1/ 5
4/24.. et pour une fois, ni du fantastique, ni de la SF
idée 126: un oiseau

mardi 12 mars 2013

The tell-tale heart - Edgar Poe

C'est ben le défi nouvelles, c'est le format rêvé pour se remettre à lire en VO. Et donc, j'ai ressorti de mes étagères le recueil " Stories of mystery - nouvelles fantastiques anglaises", que j'avais lu il y a quelques années, mais je voulais voir si mes impressions avaient changé. L'édition est bilingue, une page en anglais, et en regard, la traduction, ce qui aide bien dans certains cas.

Nouvelles anglaises mais aussi écossaises et américaines
Je parlerai plus tard du reste du recueil, mais je tenais vraiment à séparer la nouvelle de Poe de tout le reste.
Le sujet est simple: un homme perturbé, bien qu'il prétende le contraire, décide de tuer son voisin, un vieux monsieur contre lequel il n'a rien, sinon le fait que le vieil homme soit borgne. il conçoit une telle terreur à l'égard de cet oeil vitreux, qu'il considère comme maléfique, qu'il décide que le meilleur moyen de se libérer de l'influence de ce "mauvais oeil" est de tuer l'homme. (premier temps de la nouvelle). Le crime est commis, le cadavre est caché, des enquêteurs arrivent, car le voisinage a entendu du bruit la nuit passée. Mais l'assassin a omis un détail: sa propre conscience qui lui fait entendre, de plus en plus fort, le battement de coeur du mort, caché sous le plancher. Le coeur révélateur, ou plutôt " tell-tale", celui qui raconte l'histoire ou, judiciairement, celui qui avoue. Mais bon, puisqu'on la connais sous le nom de " le coeur révélateur", je garderai cette version là. Je n'ai pas lu la traduction de JP Naugrette , celle de ce recueil, ni celle de Baudelaire d'ailleurs. Mais les notes de bas de page sont très très intéressantes, ici pour souligner un jeu de mot sur "hand" la main, mais aussi l'aiguille d'une pendule. Ou le rapport entre l'oeil vitreux du borgne et celui du chat dans le chat noir ( faut que je la lise, en VO, of course!). Etonnamment, il n'est pas mis en parallèle avec l'histoire de Cain, et pourtant : un meurtrier, un oeil, une surveillance qui dure sept nuits...
Le coeur révélateur - Odilon Redon illustration de la première édition française

Et , bien que l'ayant déjà lu, j'ai adoré relire cette histoire. Parce que Poe a un talent fou pour créer une ambiance, un talent fou pour raconter une histoire ( et c'est ce qui compte le plus à mes yeux) et un sens de la rythmique que j'aime énormément. Et la raison, a vraie raison pour laquelle j'ai séparé cette nouvelle des autres, c'est que c'est la seule de tout le recueil, que j'ai eu envie de lire à haute voix, d'entendre, vraiment.
Et, ça tombe bien, il y a quelqu'un qui le fait, et très très bien, ça serait dommage de s'en priver: The tell-tale Heart, en version théâtrale, par Vincent Price himself.

Partie I


Et partie II

Je crois que je n'avais pas autant apprécié un auteur depuis.. bingo! depuis Baudelaire. et je sais déjà qu'en cas de besoin, je pourrais toujours me référer à sa traduction, car peut-être que d'autres plus précises ont été faites depuis, mais la similitude que je trouve ( à tel point que je me suis faite la réflexion que ça ressemble à du Baudelaire traduit en anglais!) entre les univers des deux auteurs me parait dans ce cas beaucoup plus importante que la précision.
Donc, j'adore. Et je sens qu'Edgar Poe et moi, on va faire un bout de chemin ensemble...


3/24
1/20

vendredi 8 mars 2013

Journée des femmes

Je ne suis pas une très grand fan de fêtes, ça vous le savez déjà, et les célébrations de machin, les journées de chose.. ça n'est pas mon truc en général.
Mais pour la journée des femmes, je suis partagée.
Parce que d'une part il est toujours bon de rappeler que l'égalité des sexes est loin d'être acquise et que tant qu'il y aura des inégalités au niveau en particulier du travail et du salaire, rien n'est acquis et il faut garder un oeil ouvert. Ni se laisser endormir par le sexisme insidieux des publicités qui à remplacé le sexisme ouvert d'il y a quelques décennies.

MAIS, ce qui me dérange c'est le concept de "journée de la femme". Déjà, je ne dis jamais journée de la femme, mais journée des femmes.LA femme, je ne sais pas ce que c'est, et cette volonté de niveler, de réduire la diversité de gens à un concept, ça ne passe pas. Et puis.. journée des femmes, journée de lutte contre le cancer, journée mondiale du paludisme,  ou journée internationale des gauchers - sisi, ça existe! -. vous voyez- le genre.. soyez contentes les nanas, on s'occupe de votre cas une fois par an..)
Tiens, on est au moins deux à le penser.. image du site http://www.laptiteblan.fr

Ensuite les médias. Souvent ça se résume à des reportages au ton vaguement condescendant , style " hooo regardez l'espèce rare que nous avons trouvé! c'est une fille et pourtant, elle est chef d'entreprise/ chef d'orchestre/ garagiste/ scientifique".. Bah, oui et alors?  Le reste du temps, les médias ne soulignent pas à gros traits " hoo regardez, le directeur de la banque machin-chose est un homme!" que je sache. Faire d'emblée la distinction , même en rajoutant que c'est bien, c'est déjà banaliser le sexisme quotidien.
Je rêve du jour où on ne signalera pas comme un fait exceptionnel la présence d'une femme à un poste important. Là, oui, on pourra dire qu'un gros pas aura été franchi. Mais quelque chose me dit que ça n'est pas pour demain.

Qu'on ne se méprenne pas, je n'ai rien d'une chienne de garde, et je le dis tout net, il y avait en matière de sexisme des choses autrement plus urgentes que faire supprimer la case "mademoiselle" sur les formulaires ( honnêtement, qu'on m'appelle Madame ou Mademoiselle, je m'en tamponne le coquillard avec une pince à sucre, comme disait ma tante. Tant qu'on ne m'appelle pas  pas Monsieur, ça va :) ) Dommage, ça a été monté en épingle.. pour railler la cause féministe.

Non, c'est qu'en plus, cette journée devient vite le prétexte pour brasser des clichés: faisons un truc pour les nanas, foutons du rose partout,du maquillage, de la coiffure  ( déjà la campagne antisexiste avec Cohn-Bendit en talons haut, l'intention est bonne, certes.. mais pourquoi se vautrer une fois de plus dans le cliché : femme = godasses à talons hauts inconfortables.. mais prétendument teeellement plus joli - comprendre "ça plaît aux hommes".
Tiens hier j'ai râlé contre un slogan débile pour du démaquillant " Ce qu'il aime c'est mes yeux, alors pour lui, j'utilise le démaquillant hypoallergénique trucmuche" - le fait de ne pas risquer d'allergies ou d'infections, ça compte un peu, non? Ou de faire un truc pour soi-même? non? BORDEL!

allez, chez Politis, une petite sélection de clichés à la con qui me font bondir.

Juste parce que j'aime bien Rosie la riveteuse et son "presque" bras d'honneur :)
Et aussi, dans la même thématique, la chanson " les z'hommes " du trop rare Henri Tachan (oui, je sais, "les z'hommes" pour la journée des femmes, c'est étrange,  mais écoutez bien les paroles..)

jeudi 7 mars 2013

Oedipe roi - Sophocle

Comme j'étais malade ces temps ci, et obligée de rester couchée... en état de lire, mais couchée, j'ai pu me féliciter d'avoir mis quelques e-books sur ma tablette. Et j'ai eu envie de me replonger un peu dans le théâtre grec. Oui, je sais vous vous dite " elle est maso, elle a une bronchite, elle est au lit, et elle lit de la tragédie grecque". Mais oui.. avec l'avantage que le théâtre grec est assez court et se lit vite.
On le trouve là, dans une foule de format, gratuitement et sans DRM

Oedipe roi, je l'avais déjà pourtant lu deux fois, en terminale pour le cours de littérature, et en fac ( littérature comparée sur le sujet "mythe d'oedipe " .. je crois me souvenir qu'il y avait aussi  au menu de ce cours celui de Sénèque, une version par Corneille qui ne m'a pas laissé trop de souvenir, et "les gommes" de Robbe Grillet, dont je n'ai toujours pas trouvé quel peut bien être le rapport avec Oedipe.
J'avais trouvé cette pièce très intéressante, surtout vue par le prof de terminale, et je l'ai même encore plus appréciée à la 3° lecture.
Donc l'histoire d'Oedipe. La version de sophocle ( IV° siècle avant notre ère) est probablement la plus connue, mais il s'agit d'une version parmi d'autre d'un récit plus ancien ( l'Oedipodie, attribuée à Kinaithon de Sparte aux alentours du VII° siècle avant notre ère, par exemple) . Pour le spectateur grec de l'époque classique, le mythe est déjà connu, avec quelques variantes, mais pas besoin de présenter les personnages, sophocle peut se permettre d'entrer directement dans le vif du sujet.

l'acteur Mounet-Sully dans le rôle d'Oedipe ( 1881) .. j'adore ces anciennes photos.


 La ville de Thèbes en Béotie, est ravagée par la peste et la famine , et les citoyens, via le choeur, demandent au roi Oedipe d'agir. Oedipe envoie donc Créon, son beau-frère, prendre conseil de l'oracle d'Apollon  à Delphes, et la réponse du dieu est la suivante: le précédent roi, Laios, a été tué, le crime n'a pas été vengé, il faut donc retrouver le meurtrier et le bannir de la cité afin de rétablir l'ordre des choses. Le roi Oedipe va donc véritablement mener l'enquête pour éclaircir un meurtre vieux de plusieurs années. Et c'est là, ce que je trouve le plus marquant: on est probablement devant le plus ancien prototype d'histoire... policière. Tout y est: enquête, recherche des témoins, interrogatoires, contre-interrogatoires, confrontation de témoins.. la mécanique complète de la pièce policière est déjà là. Peu à peu, les preuves semblent se diriger vers Oedipe lui même, qui a fui son pays pour éviter la réalisation d'un épouvantable destin, celui de tuer son père et d'épouser sa mère. Ce qu'il ne sait pas , c'est que les parents qu'il a quittés sont en fait ses parents adoptifs ( hop, retournement de situations), et que, disons une trentaine d'année plus tôt, le même oracle avait été fait au feu roi Laios, qui pour éviter le destin lui aussi, a fait abandonner son fils dans la montagne.. sans savoir qu'un berger qui passait par là le sauverait, et le donnerait au roi du pays voisin en mal d'héritier. Et que quelques années plus tard, une bagarre idiote sur un bord de route entre deux hommes qui sont père et fils sans se connaître aboutirait à la réalisation de l'oracle. Sauf que la ville privée de son roi était alors en proie à une autre calamité, la sphinx ( oui, LA sphinx), ce qui explique que l'enquête n'ai pas été menée en temps utile.
 Et Oedipe, ayant réussi à vaincre le monstre, avait alors gagné le statut de citoyen d'honneur de la ville, puis en épousant la veuve du roi, le titre de roi. Un simple enchaînement de circonstances improbables, en somme, dont le but est de prouver qu'on n'échappe pas au destin que les dieux vous assignent. Mais voilà, Oedipe a tué son père, sans le savoir, et épousé sa mère, sans le savoir - je suppose que Jocaste avait été veuve jeune, et qu'elle ne doit pas avoir plus de 15 ans d'écart avec son second mari, en tout cas, leur écart d'âge n'a pas l'air de choquer vraiment - et doit donc s'appliquer sa propre sentence de bannissement. Car son vrai crime, c'est l'Hybris, l'orgueil démesuré d'avoir pensé échapper au destin. Vouloir aller à l'encontre de ce destin, c'est s'opposer aux dieux, et donc encourir leur vengeance ( et c'est ce qui arrive aussi dans l'Illiade: par orgueil Agamemnon prive Achille de sa part de butin, et la guerre s'enlise)

Amphore à figures rouge, à peu près contemporaine de la pièce de Sophocle
Je pense qu'il est intéressant de la lire en oubliant les concepts psychologiques du XX° siècle. Car l'Oedipe de l'histoire est horrifié par ce qu'il apprend, il n'a pas de pulsions meurtrières face à son père, ni malsaines envers sa mère et, au contraire, a fui son pays pour éviter de voir l'oracle se réaliser, sans savoir qu'il était un enfant adoptif. Le coup du complexe est un peu tiré par les cheveux, donc. Résumer le mythe à ces simples faits de pulsions meurtrières et sexuelle est par trop réducteur, car on perd toute la dimension culturelle et probablement sociale qu'elle devait avoir à l'époque ( ne soit pas orgueilleux, n'essaye pas d'en vouloir plus que ta part, sinon, il t'arrivera malheur.. sinon par les dieux, du moins par la justice des hommes)

Il va falloir que j'aille emprunter à la médiathèque " Oedipe et ses mythes" de JP Vernant et P Vidal Naquet, pour voir ce qu'ils en disent.
En tout cas, moi, le théâtre grec ( et la culture grecque classique en général), j'aime beaucoup.. et je lirais donc la suite, Oedipe à Colone , Antigone, les sept contre Thèbes ( Eschyle), et du plus léger aussi ( même que , tiens, Lysistrata sera parfaite pour la journée des femmes!)
Une lecture pour le challenge mythologie de Myrtille

Et pour le challenge royal de Liliba
 Je m'aperçois que je n'ai pas encore parlé ce de défi là: Donc Liliba organise un défi lecture royal dont les modalités sont ici ( disponible en 2 versions: soit des livres qui mentionnent un titre de noblesse dans leurs titres, soit des livres qui parlent de rois/ reines/chevaliers/ etc.. Et , justement Oedipe Roi rentre dans les 2 catégories ;) )
8/25