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dimanche 15 avril 2012

Absolution par le meurtre - Peter Tremayne

hé oui, encore un polar médiéval de chez 10/18, on ne se refait pas.
Celui là se passe en 664 et nous emmène au fin fond de la Northumbrie, royaume anglais qui s'étendait à peu près d'Edinburgh au nord à Leeds au Sud, entre le VI° et le X° siècle.

Le roi Oswy a convoqué un important concile religieux qui doit décider quel courant chrétien son royaume va adopter. En effet le royaume, christianisé de fraîche date par des missionnaires venus d'Irlande, suit la règle de Colum-Cille ( Saint Colomba). Tandis que les royaumes voisins suivent celle de Rome. Il va donc devoir se décider, et la situation est délicate: continuer à suivre la règle de Colum - et risquer de se mettre à dos les royaumes voisins, ou adopter celle de Rome, et se couper des pratiques de ses sujets.. et d'une partie de sa famille, sa soeur étant abbesse d'une abbaye mixte de la règle de Colum.
On en est donc là, dans un climat plus que tendu politiquement et religieusement, lorsque commence l'action. Tout ce que les royaumes bretons et Irlandais comptent se dirigent vers la petite ville de Witebia ( Whitby), pour assister au grand synode qui va s'y tenir.
Et l'on rencontre pour la première fois la pétulante Soeur Fidelma qui va devenir l'héroïne de toute la série, inaugurée par ce tome. soeur Fidelma, venue en tant que spécialiste du droit irlandais - car en Irlande, les femmes peuvent exercer des professions juridiques autant que les hommes à cette époque- afin de conseiller lors des débats l'abbesse Etain qui va animer le débat pour la faction irlandaise.

Et lorsque l'abbesse est assassinée avant même l'ouverture du synode, c'est à elle, la légiste, et, par souci de ménager la chèvre et le chou, au moine saxon Eadulf, versé en médecine. Assassinat commandité par la faction romaine, volonté de semer le trouble et de faire annuler le synode, ou simple vengeance personnelle?

Comme toujours, je le dis à chaque fois, ce n'est pas l'enquête policière qui compte le plus, même si celle-ci est assez tarabiscotée pour tenir en haleine, mais l'ambiance et le cadre dans lequel elle prend place
Car le synode de Whitby ( dont la date exacte est sujette à caution, 663 ou 664), s'il a conduit au recul et à l'isolement du christianisme celte, et à la disparition progressive des monastères doubles, a surtout été le théâtre de pinaillages sur des points de détails tellement dérisoire que même les religieux ont très peu d'archives à son sujet ( l'histoire ecclésiastique de Bède le vénérable est quasiment la seule source, écrite 70 ans après la date supposée. Et donc sujette à caution, testis unus, testis nullus! Et ça laisse donc de la marge de manoeuvre à l'auteur pour trucider pas mal de monde.).
En tout cas d'après la source, des choses passablement... j'ai envie de dire ridicules, ont été au centre de débats  particulièrement houleux: le calcul de la date de Pâques, la forme de la tonsure des moines, le nombre de doigts que doit lever l'évêque pour donner sa bénédiction, le choix du premier jour de la semaine ( Samedi ou dimanche?). Toutes choses qui, vues du XX° siècle sont assez drôles. Imaginer les dignes moines en venir aux mains pour une question de forme de tonsure est plutôt croquignolet.

Mais Soeur Fidelma est assez intrépide et casse-cou pour donner envie de la suivre dans sa mission suivante: partir à Rome pour faire bénir par le pape la règle de son monastère, modifiée suite aux décisions du synode.

Et juste parce que: les ruines de l'abbaye de Whitby, dans le Yorkshire. Bien sur elles sont postérieures au concile de plus de 600 ans, il s'agit de ruines gothiques,mais, ouaaahou, c'est splendide.



et c'est donc une lecture qui tombe à pic pour le challenge histoire. Et pour le challenge irlandais puisque non seulement l'héroïne est irlandaise, mais aussi parce que les irlandais sont au premier plan lors du synode.

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