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lundi 27 décembre 2010

Le fantôme de Canterville et autres contes - Oscar Wilde

Et voila donc la lettre W de mon challenge ABC, qui aura changé bien des fois. Partie sur l'idée de lire en anglais une pièce de Wilde, il m'a fallu réorienter mon choix faute de temps. Et au moins ce petit recueil cadre aussi avec le challenge 2€, quelle chance.



On y trouve donc 5 nouvelles: Le fantôme de Canterville, le prince Heureux, le Géant Egoiste, l'ami dévoué et Le rossignol et la Rose.

Le fantôme de Canterville, qui est probablement la plus célèbre des cinq est, disons-le de suite, un bijou d'humour absurde. Le fantôme de la vieille propriété de Canterville Chase, qui terrorise lords et duchesses depuis  trois siècles se trouve vendu, en même temps que la propriété, à une famille d'américains bien terre à terre, et qui n'ont aucune intention de se laisser perturber par un fantôme. Toute une première partie est dédiée aux tentatives piteuses du fantôme pour terrifier ses hôtes, à grand coups d'apparitions de tâches de sang indélébile (qui ne tiendra pas longtemps face au Détergent "super nettoy-tout" du fils de la famille) et de grincement sinistres et nocturne de chaînes ( à quoi le père trouve la solution la plus humiliante qui soit pour un digne fantôme: un flacon d'huile pour graisser ces chaînes qui empêchent le monde de dormir).  Les passages ou le fantôme se prépare tel un acteur pour ses meilleurs rôles sont un délice, avec à chaque fois un nom bien théâtral: "Daniel le muet, ou squelette du suicidé", "Martin le maniaque ou le mystère masqué", "Isaac le noir, ou le chasseur des bois de Hogley", "Jonas Sans-Tombe, ou le voleur de cadavres de Chertsey Barn", "le moine vampire, ou le bénédictin exangue".
Et au final, ce sera la fille de la famille, discrète bien élevée, et dans le fond la moins "américaine" de tous, qui trouvera la solution pour sortir le fantôme devenu dépressif de ce mauvais pas, dans une seconde partie plus triste où l'on en vient presque à plaindre le revenant malchanceux.
Le tout émaillé de piques à savoureuses à l'égard des américains, c'est assez jubilatoire.

Le prince Heureux, contrairement à son titre est une histoire particulièrement triste, ou une statue dotée d'une âme et un petit oiseau s'escriment à sauver une ville de la misère, sans que personne ne leur témoigne le moindre intérêt en retour. Une allégorie donc, qui reviendrait à dire que contrairement à ce que l'on pense " un bienfait est toujours perdu". Je l'avais déjà lu dans un recueil en VO, et par contre je n'ai pas tellement accroché à la traduction d'Albert Savine. Idem pour le Géant Egoiste, traduit par la même personne ( qui n'est pas le même traducteur que pour le fantôme). Là encore, le fait de l'avoir déjà lu en VO me gêne un peu, mais de toute façon l'association jeunesse = printemps est un peu facile à mon goût, et la fin tombe dans le réligieux, c'est un peu dommage.

L'ami Dévoué est, comme le prince heureux, une histoire triste: un grand naïf sympathique se fait rouler et exploiter par quelqu'un qui se prétend son ami, et ne se rend compte absolument de rien. Cette histoire d'amitié intéressée est assez ignoble, car, avouons-le, le lecteur lambda reconnaîtra toujours au moins une personne de sa connaissance. en tout cas, ça m'a rappelé pas mal de noms! C'est en tout cas un Wilde Désabusé qui nous parle, lui aussi devait avoir pas mal de gens en tête en écrivant celà, agrémenté de petites vannes contre les critiques et les "conteurs modernes". Plus intéressant donc que le sujet en lui même, c'st tout ce que l'auteur laisse affleurer de son état d'esprit qui m'attire dans ces contes.
Quand au Rossignol et la Rose, on en devine la fin des les premières lignes, peut être le conte le plus cynique et ironique des cinq. Un homme se lamente de n'avoir pas de roses rouges pour offrir à sa belle, qui n'ira danser avec lui que s'il lui en apporte une  - là normalement n'importe quel lecteur sensé se dit que la fille le mène en bateau et trouvera n'importe quel prétexte pour refuser-, mais non l'homme ne voit rien et continue à se lamenter sur son sort pour une fille qu'on devine ingrate. Et l'oiseau qui le prend en pitié ne devine rien non plus...et bien sur l'homme ne fait rien que se lamenter, l'oiseau se démène pour lui fournir une rose rouge.. que la fille refuse: une ingrate, un idiot narcissique et un oiseau naïf, agissant pour un motif ultra-personnel personne n'est épargné cette fois... le parfait négatif du Prince Heureux et de son oiseau, qui oeuvraient pour le bien de tous
.
Je retiens donc Le fantôme pour son humour, le Prince Heureux et le Rossignol ( car ils forment une sorte de dyprique). Les deux autres sont plus anecdotiques, surtout le Géant. Mais c'est toujours un immense plaisir de retrouver l'humour cynique d'Oscar Wilde, qui est quand même l'auteur d'un de mes romans favoris, toutes catégories confondues.

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